– leur rime : c’est la ressemblance de son dans la transmission des mots dont l’accord des sons entendus simultanément plait à l’oreille. Et la rime de ces trois sermons est tout bonnement riche et nombreuse par leur consonance, leur caractère saisissant et leur audace suggestive qui frappe l’oreille, l’esprit et l’imagination du fidèle.
Ces tableaux en rendent comptent de manière concise :
Exemple 01 : sermon de l’Aïd-el-kébir
| atyâr | Qarâr | Geffâr | açîlâ | jalîlâ |
| ibâdât | chahnât | Mudillât | wal-jalâl | Waz-zawâl |
| Tamâm | Imâm | Lihâm | salâm | Anhâm |
Exemple 02 : sermon de l’Aïd-el-fitr
| Ikhwân | khawwân | Ibâdât | Makhlûqât |
| Khayrât | muhtazilât | Mumâsalati | muchâkalati |
| Qadrahû | fitrahû | Chukrahû | Açarahû |
Exemple 03 : sermon du vendredi
| Maqbûla | Kafîla | açîla |
| Mujtah | Arwâh | Zawâjir |
| Maqâbir | Raqîq | harîq |
- leur sublimité : il ressort de ces sermons d’une inspiration élégante, toute divine et prophétique, une sublimité et une profondeur de la pensée si parfaite. Cela est dû au fait qu’El Hadji Malick SY tirait sa pensée d’une haute et harmonieuse expression dans la divine essence, le Saint Coran, avec ses versets rimés et rythmés, transcendant toutes les tentatives du langage humain. Il représente, par sa précellence, la seule référence existentielle de l’auteur. C’est pourquoi, tous ses écrits, et particulièrement les sermons, présentent toujours dans le temps et l’espace quelque chose d’impérissable et d’infini.
- Conseil aux frères / Naçîha Al-ikhwân
En lisant cette épitre explicative[5] à tête reposée, on constate l’engagement de l’auteur à éradiquer cette épidémie (la peste) par les mesures préventives et sanitaires. Pour ce faire, il use le registre didactique qui vise à instruire et sensibiliser, pour s’adresse principalement à la raison, surtout celle des musulmans. Pour lui donner un jugement esthétique, il lui applique certaines règles propres à ce registre dont nous citons trois :
– le choix et l’intérêt du sujet
Dans cette lettre écrite en 1919, le choix est majeur et l’intérêt du sujet est général. C’est la vie des musulmans qui est en danger de péril. Toutes les vies se valent mais celle d’un musulman est précieuse pour l’auteur.[6]
[5] Nous avons un texte explicatif en prose qui a pour fonction d’expliquer, d’informer, d’enseigner, de faire comprendre, de mettre en évidence les causes de cette épidémie (la peste) et les solutions idoines possibles.
[6] Le motif de la rédaction de cette lettre est clair. Il s’agit de la propagation de l’épidémie de la peste qui s’était déclarée au Sénégal avec une effrayante rapidité et qui faisait des ravages en perte de vie humaine. Elle avait fait plus de 2400 morts dans une population où les 95% sont des musulmans. Donc, il y avait de quoi inquiéter EL Hadj Malick SY pour qu’il rédigeât cette lettre.
