Il est le sceau, l’imam et le parfait exemple. Son rang est plus élevé que tout autre.
Sa naissance demeure une intégrité et une dignité. Sa célébration solutionne tous les problèmes.
En réalité, dans ces premiers vers lyriques d’un langage imagé et esthétique, figure la vanité de ce bas monde qu’El Hadji Malick SY compare à une irrésistible femme au caractère mauvais et qu’il a toujours dénoncé. Face à la supercherie terrifiante de ce monstre froid, indécis et cruel, apparait la figure isolée du poète, témoin critique qui réprouve toutes les doctrines aux soubassements mondains, pour proposer la doctrine idéale, la seule capable de doter la nature humaine d’une vie saine, heureuse et épanouie. Cette doctrine idéale et transcendante est la vie du parfait exemple et l’excellent modèle, le prophète Mohamed PSL.
Il a une voie exemplaire, celui qui suit la voie de l’imam est sûr d’emprunter la meilleure voie.
Ô Seigneur, par la grâce du dépositaire de l’anneau, sceau des prophètes, accorde-nous une fin de vie heureuse.[4]
Mais, l’auteur ne semble pas être le seul à lutter contre le temps, l’intervention d’Al-amine, son unique bien-aimé, qui déforme la structure du poème, peut convaincre le temps de prendre une autre allure, celle que cherche le poète dans ces nuits perdues, comme le montre la conjonction de coordination « mais ».
L’autre thème que l’auteur aborde dans ce prologue est l’impuissance de l’humanité face au temps. Le poète El Hadji Malick SY est nostalgique et cherche à redonner vie à son passé, mais il semble que cela lui est difficile. Il est impossible de revenir en arrière. Il fait recours à des formes négatives qui soulignent l’irrévocabilité du temps.
Mais si ta mer est si troublée, sache que celle d’Al-Amin est infiniment pure et douce.
- Les sermons des deux fêtes (Tabaski et Korité) et celui du vendredi
Un autre registre où El Hadji Malick SY a inscrit son nom en lettres d’or, c’est dans ses trois sermons (Tabaski, Korité et Vendredi) à nul autre pareil quant à leur sublimité et leur splendeur, deux caractéristiques de l’esthétique, l’ossature du discours. Ils ont un caractère original et inimitable.
Participant d’une littérature à dessein moral, ces sermons se manifestent en un certain sens comme des médiations, appelant au savoir et à la repentance et invitant les fidèles à se préparer à la mort par des actions pieuses et dévotes à l’aune de la stricte observance.
Ces sermons, diffusés à l’oral et à l’écrit, proposent un enseignement fort utile, ne serait-ce qu’en suscitant l’élan du fidèle vers Son Seigneur par une méditation salutaire et par une observance saine dans les pratiques religieuses. Pour ce faire, la recherche de l’effet esthétique est de mise ; ces sermons se distinguent par :
– leur rythme : c’est la symétrie des sons, la proportion qu’ils ont entre eux et leur succession régulière.
– leur accent : c’est l’élévation et l’arrêt de la voix sur certains mots sonores qui, dans la prononciation, laissent entendre une harmonie toute parfaite.
[4] Ces vers sont tirés de son poème intitulé Abadâ Burûq, une autre œuvre dédiée au prophète Mohamed PSL et qui porte les mêmes habits que Le désaltérant de l’assoiffé.
