- La tradition (Al-hukm Al-âdî)
L’auteur confirme :
La loi (Hukm) a trois législateurs ; la loi islamique, la raison et tradition.
Le premier est le discours divin qui pose les statuts du majeur comme il le souhaite.
L’autre question que l’auteur évoque est celle des courants corrompus de la théologie face à l’acte humain qui n’existent que dans la pire innovation. Il dit que tous ces courants de l’innovation (Mazâhib Al-bid’a) qui, au nombre de sept, regroupent sous leurs coupoles tous les autres groupes qui font au total 72 groupes, iront tous à l’enfer[10].
- L’exhortation des cœurs / Zajr Al-qulûb
De prime abord, L’auteur donne lui-même dans l’introduction de cette œuvre le titre au complet. Il dit :
« Je l’ai intitulé : l’exhortation des cœurs contre l’amour de la vie trompeuse et convoyeur des aspirants sur la voie des connaisseurs. »
Le titre explicitement clair et dissuasif, est l’expression d’une philosophie certaine de la vie et de la mort. Pour l’auteur, ces deux, s’opposant mutuellement, sont intimement liées. La mort, ce point où la vie s’éclate, fait partie intégrante de la vie. L’homme ne doit pas l’oublier. La mort est un passage pour une autre vie qu’il doit construire dans la présente vie, autrement dit, la quête incessante de bonnes grâces afin d’affirmer son humanité. Et dans cette quête d’affirmation d’une humanité féconde, actes et paroles doivent être en étroite conformité avec les ordres et les interdits d’Allah et les recommandations de son prophète Mohamed PSL. Il dit :
La vie demeurera-t-elle paisible quand s’envole le corbeau pour céder la place au messager de la mort [11]?
Tu feins d’oublier la mort alors qu’elle est l’océan où s’abreuvera chaque Homme.
Ô mon cher ami, soit averti donc que chaque Homme sera, certes et sans nul doute, livré à la mort.
Retiens-toi que chaque Homme, quel que soit sa longévité, répondra inévitablement à l’appel de la Mort.
Alors, considère-toi comme mortel, renonce-toi à cette vie et repend-toi à Allah.
Retiens-toi qu’elle est un mirage sur une surface que l’assoiffé croit une eau rafraichissante, il effectue
De longues distances pour ne rien trouvé, alors, il sera surpris par le trépas.
Campant son sujet donc dès le début du poème, il fait comprendre aux mortels que le trépas est là dans toute son attente inéluctable. Par conséquent, ils doivent prendre les devants en évitant les prémisses d’une vie corrompue pour se consacrer totalement, par un rappel sincère de la mort, à la vie future. Celle de la félicité. Auteur toujours engagé comme on le constate dans sa littérature et la pratique quotidienne, EL Hadji Malick SY fut un moraliste et censeur qui avait, de manière permanente, l’œil sur les
[10] Cf. voir le hadith d’Abdoulaye Ibn Umar rapporté par At-tirmîzî.
[11] C’est une métaphore. L’auteur compare les cheveux noirs qui s’effacent au corbeau noir qui s’envole et les cheveux blancs qui poussent à la mort qui atterrit
