L’acte ordonné avec détermination, considère-le une obligation s’il est prouvé.
S’il n’y a pas de détermination, c’est souhaitable. Quant à l’illicite, c’est l’acte qui s’accompagne
d’une interdiction avec détermination. Et le désapprouvé, c’est l’interdit sans détermination.
Quant à l’acte licite, c’est l’ordonnance de la Charia d’accomplir ou de ne pas accomplir, comme l’agriculture.
L’auteur nous enseigne dans ces vers que les statuts de l’acte humain face à la loi sont au nombre de cinq : l’obligation, le souhaitable, le désapprouvé, l’illicite et le licite.
- L’acte est obligatoire (Al-wâjib) quand il est ordonné avec une ferme détermination comme la prière. Si le musulman prie, il est récompensé. Au cas contraire, il commet un péché et encourt une punition.
- L’acte est souhaitable (Al-man’dûb) quand il est ordonné sans détermination comme la prière dite « Salat Al-witr ». Le musulman est récompensé s’il l’accomplit. Au cas contraire, il est indemne de péché.
- L’acte est illicite (Al-harâm) quand il est interdit avec détermination comme l’adultère. Le musulman est récompensé s’il s’abstient de la commettre et puni quand il la commet.
- L’acte est désapprouvé (Al-makrûh) quand il est interdit sans détermination comme boire debout. Le musulman est récompensé s’il s’abstient de le faire et au cas contraire, il n’encourt rien.
- Quant à l’acte licite (Al-mubâh), c’est ce qu’on demande au musulman de faire son choix, de faire ou de ne pas faire, autrement dit, il ne sera ni récompensé ni puni comme manger les délices et les aliments des gens du livre ( chrétiens, juifs et autres).
Les actes peuvent avoir aussi des statuts construits (Hukm Wad’î’). Un statut construit tient compte à ce stade des circonstances particulières qui peuvent alors changer la prescription divine absolue. Le statut construit l’est du fait d’un motif (Sabat), d’une condition (Chart), d’un empêchement (mânî’) qu’on trouve dans le discours divin (khitâb Ar-rab).
- Le motif (Sabat) est différent de la cause réelle (illa) ou de la raison d’être (Hikma / sagesse). Le motif est un signe (Amâra) pour indiquer les statuts (Ahkâm), comme la position du soleil peut être un signal pour une prière. Le mariage est le motif qui entraine un certain nombre de devoirs pour le mari et une aggravation en cas de fornication.
- La condition (Chart) est l’acte sur lequel repose la validité d’un autre acte, mais sa présence n’entraine pas l’obligation de l’autre acte. Ainsi l’ablution est une condition pour la validité de la prière, mais l’ablution n’entraine pas en elle-même l’obligation de la prière.
- L’empêchement (Mâni’) est l’acte qui va à la rencontre de la cause réelle (illa) ou de la raison d’être (hikma) qui fonde une législation (hukm). Ainsi l’héritage à pour raison d’être la prolongation de la vie du défunt à travers un héritier légitime, mais le meurtre du défunt par ce dernier va à l’encontre du sens même de la loi, il devient donc un empêchement à l’héritage. Les empêchements peuvent toucher la capacité, l’impureté, la condition, la maladie, etc. C’est ce que l’auteur résume dans ces vers :
Les statuts construits apparaissent comme étant des signaux ou signes pour déterminer la loi (Hukm).
Ils sont au nombre de trois : le motif, la condition et l’empêchement.
Et les différents législateurs sont au nombre de trois :
- La loi islamique (Al-hukm Ac-charhî) qui pose les statuts des actes. Le statuant est Dieu qui fait connaître sa loi.
- La raison (Al-hukm Al-aqlî)
