Serigne Babacar SY rta

Serigne Babacar SY rta

L’homme au bonnet carré est né à Saint-Louis en 1885.
Mbaye Sy comme l’appelaient affectueusement ses intimes et ses talibés, était le deuxième fils de Seydi El Hadj Malick Sy et de Sokhna Rokhaya Ndiaye première femme de Maodo
Ayant succédé à son père en 1922, il a toujours défendu, avec énergie et dévouement, trois choses : l’Islam,
la Tarikha et les Dahiras. Guidé par sa droiture, il a su, par sa sincérité et sa foi, se forger un destin de meneur d’hommes.
Respectueux des lois de Dieu comme de celles des hommes, imbu de culture islamique, « Cheikhal Khalifa » s’inscrivit dans la continuation de l’oeuvre de Cheikh Ahmed Tidiane Chérif et de son père Maodo Malick.
Modèle formé à bonne école, celle de son père. Armé des plus belles vertus, guide religieux exemplaire, Serigne Babacar Sy a su, avec diplomatie et tact, façonner des croyants à l’image du prophète Mohamed.
II leur a appris à faire la distinction entre les belles choses d’ici-bas et la félicité dans l’au- delà. Son autorité est reconnue par tous les Mokhaddam qui voient surtout, en sa personne l’héritier de la Baraka du vénéré El Hadj Malick.
Élevé dans un milieu essentiellement religieux, ses études basées sur une foi naturelle et spontanée, en feront un fin lettré, d’esprit ouvert et tolérant, mais aussi un croyant fervent, convaincu du caractère spirituel de sa mission de chef de confrérie islamique.
Cependant, malgré ses éminentes qualités morales, la pureté de ses intentions et le prestige qui s’attache à son nom, Ababacar Sy va se trouver aux prises, pendant les trente cinq années de son Khalifat avec les problèmes nouveaux posés par l’évolution accélérée de la société africaine d’après guerre : conflit religieux avec l’expansion Mouride et l’hérésie Hamalliste; conflit politique avec l’exploitation de la solidarité religieuse par les partis politiques locaux; conflit de générations, enfin, qui s’annonce aujourd’hui par un relâchement des disciplines familiales et sociales traditionnelles au contact de la civilisation, occidentale, d’une part, et des doctrines panislamiques d’autre part.
Le 25 mars 1957, Ababacar Sy meurt à son domicile de Tivaouane des suites d’une affection chronique à l’âge de 72 ans il laissera une confrérie puissante par le nombre de ses adeptes (1.029.577) mais affaiblie sur le plan spirituel ayant perdu de son caractère transcendant et théiste qu’El Hadj Malick Sy s’était attaché à lui imprimer.

Etu Maodo