Comme à son habitude, le temps n’a jamais cessé de nous jeter des flèches pour abattre notre bande d’amis.
Je lui ai demandé de m’accorder une rémission que, par certitude, je ne l’espère plus.
J’errais d’un campement à un autre où mes seuls interlocuteurs restèrent les roucoulements des oiseaux au sommet des arbres.
Je négociais avec Da’d pour qu’elle libère mon cœur ou, au moins, de calmer mes pleurs.
Hélas ! Elle se moque de ma misère et de mon chagrin. Elle n’éprouve aucune compassion mais augmente plutôt ma peine.
Ouf ! C’en est fini, je n’ai plus espoir, la beauté irrésistible d’une femme aux yeux grands et beaux est la pire ennemie.
EL Hadji Malick SY mêle le registre amoureux à celui du temps pour insister donc sur la vanité du monde. La modélisation est renforcée par l’utilisation des phrases exclamatives et interrogatives et des tournures impératives renforcées par l’emploi d’interjections. C’est ce qu’on constate dans tous les premiers vers, le prologue.
« Le désaltérant de l’assoiffé » n’est pas seulement un récit imagé des souvenirs, mais avant tout un dialogue entre le poète et le monde dans lequel il vit. L’omniprésence de la deuxième personne du singulier montre qu’il y a un véritable dialogue qui s’installe entre le monde et le poète. Et dans ce dialogue, il y évoque des thèmes propres au lyrisme que sont :
- L’amour ;
- La solitude ;
- L’amitié ;
- L’angoisse ;
- La mélancolie ;
- La fuite du temps ;
- La déception ;
- Le renouvellement ;
- La paix.
La présence du monde (sous la représentation de Da’d) est à ce titre très importante dans l’œuvre. Elle renforce la dimension universelle du poème. Le champ lexical est très présent et renforce sa dimension lyrique. EL Hadji Malick SY, un poète enfermé dans la solitude de l’amour :
– Solitude face à sa bien-aimée irrésistible et insensible,
– Solitude face au monde violent, irrégulier et trompeur.
Et pourtant seul l’amour peut le sauver. C’est pourquoi, une fois que cette solitude s’est heurtée aux vagues harmonieux de la mer d’Al-amine, EL Hadji Malick SY a cédé aux flots purs et doux de cet océan sain et épanoui, donc au salut éternel. Il marque sa rupture avec Da’d :
Mais, si ta mer est si troublée, sache que celle d’Al-Amin est infiniment pure et douce.
