Ce qu’il y a eu en lui de plus éminent et précieux, c’est l’esprit sublime qu’il avait, auquel il a été redevable de certaines œuvres engagées et engageantes, de la conduite de sa littérature qu’il a toujours assujettie avec courage à l’appréciation d’une société inquisitrice. Il a été toujours un auteur conforme qui osait charger le contenu de son message d’ordres et d’interdits dont il est toujours sorti avec un succès admirable et envié de tous. Un contenu qui, dès le principe, assujettit son environnement à l’Autorité Suprême, peint les acteurs tels qu’ils sont et comme ils devraient être conformément à l’authentique précellence prophétique. Un contenu qui étonne, remue, élève, maitrise, plait et instruit. Ce qu’il y a de plus juste, de plus noble et de plus sérieux dans la raison humaine est manié par l’auteur dans un style fort esthétique
Kifâya ar-râghibîn, Qantara al-murîd, Ifhâm al-munkir al-jânî, Zajr al-qulûb, Hidâya al-wildân, Tuhfa al-wildân, Ni’ma âfil jânî, Ar-risâla al-latîfa, Ihdal Husnayayn, Al-jawahir Al-kâfiyya, Al-manâzil Wal –burûj, Naçîha al-ikhwân, Riy Az-zam’ân, Khilâç Az-zaheb, Al-kawkab Al-munîr, walâ tarkanan, Ar-rasâ-il, Al-khutab, entre autres écrits, représentent en effet une littérature à la portée intellectuelle, sociale, scientifique, morale et politique en prise directe sur ce qui doit être fait sur la gestion des affaires de la cité.
Dès lors, il incarne le véritable rôle du poète inspiré qui revêt une valeur réelle. Il est parmi les siens un conseiller écouté, une personnalité puissante et respectée dont l’esthétique, l’engagement et la sagesse ne laissent personne indifférent.
De toute sa bibliographie, ce qui rend le lecteur davantage admiratif, hormis l’industrie, l’adresse et le génie aussi inventif que créatif, c’est sans doute l’intemporalité des questions développées et les principes défendus. Le lecteur reste ému et charmé par le courage avec lequel l’auteur pointe du doigt là où le bât blesse, mais aussi par la beauté de sa plume, la courtoisie dans sa façon d’écrire, son choix obséquieux et judicieux des mots, la valeur sémantique qui témoigne d’une grande maitrise de la poésie et de la langue arabe, et par-dessus tout, le courage de vivre les idées qu’il défend. Entre EL Hadji Malick SY et sa production littéraire, il n’y a pas de distance, c’est l’efficacité et la conformité partout.
On trouve dans cette littérature l’espérance d’une immortalité qui répond au besoin profond de son environnement culturellement insignifiant, économiquement inégal, socialement meurtri, moralement dépouillé et religieusement blessé par l’ignorance aveugle.
Donc, on constate plus aisément, que sa poésie s’élève vers Allah. Elle Le cherche par une perfection ineffable dont l’infinie magnificence de la créativité célèbre Sa beauté et Sa grandeur dans Ses remarquables bienfaits. « Allah est beau et aime le beau », avait dit le prophète Mohamed PSL. Et le beau, selon le fondateur de l’université populaire de Tivaouane, est ce qui, par son essence, par son excellence et par sa vérité, plaît à l’esprit et au cœur, par une forte transmission de charme profond. Donc, l’art poétique d’El Hadji Malick SY est tout simplement beau. Il procure à l’âme une jouissance qui est tout bonnement vie et sainteté.
Son œuvre littéraire a rétabli ce lien jadis perdu. Et ce lien qu’elle rétablit entre l’auteur et son environnement hostile constitue son originalité. Autant de caractéristiques qui font de l’œuvre d’EL Hadji Malick SY, une source intarissable, une référence sûre et un précieux instrument de recherche et de mesure de ce que furent les mœurs de la société sénégalaise d’alors.
Ainsi compris, ce génie à la faculté créative, a le don d’imprimer les caractères du beau dans sa littérature et maitrise parfaitement toutes les règles de la poésie arabe (la métrique) dont l’utilité didactique est fort appréciée chez les lettrés arabes et la pensée y est un maître mot car
