lundi, avril 29, 2024
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Le courant anti soufi au Sénégal à l’épreuve du temps.

par Ousmane GUEYE

Le courant anti soufi au Sénégal à l’épreuve du temps par Ousmane GUEYE

Introduits au Senegal dans les années 70, ces mouvements se sont lentement mais sûrement installés au Sénégal entre 1980 et le milieu des années 1990. Fortement présents dans la banlieue et surtout dans les régions de Dakar, de Thies entre autres, ils ont recruté chez les familles à revenus faibles par l’installation d’écoles à eux, de structures de santé, d’organisation de colonies de vacances, de construction de mosquées, de fonçage de puits, d’ investissements communautaires, etc.

Les écoles franco arabe, les séries de conférences annuelles et les colonies de vacances rythmaient la vie de ces mouvements. Le recrutement se massifiait au fur et à mesure.

Vers la fin des années 90 et le début des années 2000 ils ont senti que les discours incendiaires contre les marabouts et confréries ne passaient pas pour une bonne partie des sénégalais. Il fallait changer de stratégie. Ils ont commencé à pacifier le discours, infiltrer les tarikhas pour les saper de l’intérieur. Ils s’invitent aux cérémonies officielles des gamous, magals et symposiums organisés à ces occasions.

L’essentiel c’est de faire passer un message, se faire accepter et recruter.. Profitant des crises dans la sous région et qui se sont exacerbées depuis 2000 avec l’arrivée massive de populations étrangères venues se réfugier – certaines avec de grosses malalettes d’argent, d’autres sans un rond- ils ont su ralier une bonne partie qui avait déjà cette sensibilité dans leurs pays d’origine.

A partir de 2000 le mouvement se diversifie avec plusieurs tendances. De jeunes recrues affiliés à plusieurs groupes de pays différents avec des perceptions differentes de l’Islam attaquent ouvertement les précurseurs. Ils vont jusqu’à les taxer de “kuffar” au même rang que les soufis. Le discours se durci à nouveau. Ils reçoivent des soutiens financiers importants et bénéficient de formations de leurs bailleurs. Ils construisent des mosquées et des puits à l’intérieur du pays (moyens de justifier les financements reçus). Ils entrent en politique, s’engouffrent dans les grandes écoles , se retrouvent au coeur de l’administation, de grandes entreprises et créent une jonction entre l’elite arabophone et celle “francophone”. Les fils des fondateurs ont grandi dans cette ambiance, ont étudié à l’étranger et sont revenus. Ils adoptent une approche plus tactique. Chaines de télévisions et radios prennent le relais des conférences et tournées de “dahwa”. Avec la crise économique, les dures réalités de la vie, il faut trouver un bouc-emissaire. Les marabouts. “Ils sont de connivence avec l’Etat” disent-ils. “Ils se sont accaparés des richesses, des terres, mènent une belle vie au détriment du peuple”. Une nouvelle étape.

Alors imploser les tarikha, s’emparer de l’Etat par le haut ou par le bas est l’objectif à long terme.

Le Sénégal étant un pays particulier il faut travailler la jeunesse avec différentes approches….

Ces 10 dernières années ils sont passés par la stratégie d’occupation de l’espace. Ils s’emparrent de tous nouveaux lotissements en finançant des mosquées de petites dimensions accompagnées d’installations de points d’eau. Ils dirigent les prières ou contrôlent les prêches quand ils le peuvent. Dans certaines grandes cités ils filment leurs prêches quotidiennes et l’envoient à leurs bailleurs.

Les réseaux sociaux sont venus leur offrir une occasion inouie de se cacher derrière le clavier, de pouvoir dire tout haut avec une large diffusion ce qu’ils n’osent pas dire dans les mosquées, les conférences et les plateaux de télévisions et de radios.

L’expérience de leur forte influence dans la sous région , soit pour faire tomber ou faire vaciller l’Etat, leur donna des ailes. Il faut profiter de toutes les crises ou les provoquer mais rester prudents. Certains dirrigeants doivent rester discrets (taqia)… ce sont les cerveaux…. Il faut des sortes d’activistes qui chauffent le terrain et entretiennent la contradiction et des “négociateurs” pour apaiser quand il le faut.

Pyromanes le jour et sapeurs-pompiers la nuit.

Certains travers qu’on laisse passer dans les tarikhas les confortent et leur donnent des arguments pour justifier à leurs bailleurs le renouvelerment les financements….

Seulement beaucoup d’entres eux sont manipulés sans le savoir. Des ennemis de l’Islam ont infiltré notre religion depuis fort longtemps et ont gagné des places dans certaines grandes universités pour préparer des “combattants de la foi” à travers des enseignements d’une “haqida” réductrice et simpliste. Retournés dans leurs pays d’origine, ces “musulmans” combattront l’Islam. Ils sont des agents sans le savoir. . Ainsi croyant prêcher un “Islam ” rigoriste, ils prêchent contre l’Islam pour le compte des ennemis de l”Islam. N’est ce pas plus commode que d’avoir des non musulmans qui combattent ouvertement des musulmans…

Toutefois, certains parmi eux ont fini par comprendre que leur chemin n’est pas le bon mais ils ne peuvent plus couper la branche sur laquelle ils sont assis depuis longtemps…. leur fond de commerce.. Dur. Ils se résignent. Certains prennent le risque et retrouvent leurs tarikhas qu’ils ont longtemps nargués..

Le Sénégal est à la croisée des chemins . Les confréries constituent les seuls remparts de la cohésion nationale. Mais ayons le courage de nous dire la vérité. Nous (soufis) devons aussi ramener certains parmi nous à la raison. Certaines dérives doivent être corrigées pour ne plus donner des os à sucer à ceux qui nous traitent de ” kuffar”

Ousmane GUEYE Membre DET des années 1990

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